- mouillure
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1 ♦ Action de mouiller. ⇒ mouillage, mouillement. — État de ce qui est mouillé.2 ♦ Une mouillure : trace laissée par l'humidité. Mouillures d'un tissu, d'un papier.Synonymes :mouilluren. f.d1./d Action de mouiller.— état de ce qui est mouillé.d2./d Une mouillure: une tache d'humidité.d3./d PHON Caractère d'une consonne mouillée.⇒MOUILLURE, subst. fém.A. — 1. Action de mouiller; résultat de cette action. Synon. mouillage. Dans la partie habitée et fermée du navire, (...) on était jusqu'à cette heure à peu près à couvert de la mouillure des lames (LOTI, Trois. jeun. Mme Prune, 1905, p.3). Il écarta son faux col par devant, et se versa environ la moitié du flacon sur la poitrine (...). Il y eut un ruissellement brusque, une sensation de mouillure (...) qui se faufilait d'une façon capricieuse (...) et finissait même par se couler dans une chaussette (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.295).— P. méton.♦État de ce qui est mouillé. Cette petite Mornas, les bras, les jambes nues, son corps (...) fait au moule, que la mouillure du costume plaquait de partout (A. DAUDET, Sapho, 1884, p.253):• ♦ Mais bientôt le soleil flambant comme un enferRéveillera leur queue aux battements superbesEt fourbira parmi les mouillures des herbesLeurs petits sabots blonds encore vierges du fer.ROLLINAT, Névroses, 1883, p.167.♦Humidité, pluie. La pluie s'annonçait (...) Un ciel obscur, remué et tourmenté par le vent de Russie; de gros nuages qui couraient bas, presque à toucher la terre, enténébrant les lointains et inondant toutes choses; du froid et de la mouillure (LOTI, Désench., 1906, p.413). La montagne était encore noyée de nuit, de brume, de mouillure (POURRAT, Gaspard, 1931, p.252).2. P. méton. Trace laissée par l'humidité ou par un liquide. Les pages jaunies et étoilées de mouillures (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.233). La neige ayant fondu, il y avait partout une mouillure noire, aux branches du pommier, sur le chemin (RAMUZ, A. Pache, 1911, p.76).♦Tache de mouillure. Tache d'humidité. Il reconnaissait les beaux et nobles caractères typographiques du vieux bouquin et une odeur fade de moisissures et de taches de mouillure lui montait au cerveau (CENDRARS, Dan Yack, Plan de l'aiguille, 1929, p.100).3. PHONÉT. Impression produite sur l'oreille par la prononciation palatalisée d'une consonne. La forte mouillure du ll, le son de tch [de la langue espagnole], tout cela fait que deux Espagnols se parlant de loin se comprennent toujours (WICART, Orateur, t.2, 1936, p.186).B. —[Correspond à mouiller I C 2] Arg. Compromission, risque. [Le laveur du garage, rentré, non sans peine, dans son argent,] quitta la taule sain et sauf de toute mouillure (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p.174).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1er tiers XIIIe s. moilleüre «état de ce qui est mouillé, humidité» (Blancandin, éd. F. P. Sweetser, 2278); 2. 1690 impr. moüilleure «action d'humecter le papier avant l'impression» (FUR.); 3. 1701 jard. mouillure (FUR.); 4. 1868 phonét. (LITTRÉ). Dér. de mouiller; suff. -ure. Fréq. abs. littér.:12.
mouillure [mujyʀ] n. f.ÉTYM. Déb. XVIe; moilleure, XIIIe; de mouiller.❖1 Action de mouiller. ⇒ Mouillage, mouillement. — État de ce qui est mouillé.0 Un vent harmonieux, dans le soir lent et beau,Éparpille une odeur de mouillure et de fraise.Anna de Noailles, l'Ombre des jours, « Apaisement ».2 (1803). Spécialt. Trace laissée par l'humidité. || Mouillure du bois. || Mouillure d'un tissu, d'un papier.3 (1868). Phonét. Caractère d'une consonne mouillée. || La mouillure du « n » dans agneau. ⇒ Palatalisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.